A.1.Q.O.G.

Histoire du 1er R.P.I.Ma

Le 1er Novembre 1960, naissait le 1er R.P.I.Ma qui remplaçait le Groupement d’Instruction de la Brigade – G.I.B.P.O.M –dissout et reprenait la mission d’instruction. Le Colonel MOULIE, premier Chef de Corps et ancien de l’épopée S.A.S obtenait alors que le jeune régiment de la Brigade, porte l’insigne du 1erB.P.C. qui avait été également celui du 2ème RCP, 1er B.C.C.P. S.A.S et de la ½ Brigade S.A.S et du 2ème RCP. On avait simplement rajouté le chiffre 1 dans la coupole du parachute.

« QUI OSE GAGNE » devenait la devise du 1er R.P.I.Ma comme elle avait été celle des S.A.S de la France Libre et de ceux d’Indochine. Une ère nouvelle s’ouvrait… 

Le 1er R.P.I.Ma est un corps, logiquement, il ne devrait comporter dans sa filiation que des Corps, mais pour maintenir des traditions, autant que pour la similitude des missions, le régiment à sa naissance a reçu ce double héritage. Il était alors, en quelque sorte, « la maison mère » dans les parachutistes d’Infanterie de Marine et chargé de l’instruction.

Le 1er R.P.I.Ma hérite des traditions d’Unités de l’Armée de l’Air (Parachutistes de la France Libre), de l’Infanterie Métropolitaine (2ème R.C.P et ½ Brigade S.A.S), enfin des Troupes Coloniales (Brigade des parachutistes coloniaux et du 1er BCCP). Cela ne se retrouve nulle part ailleurs dans les Armées. 

Le 1er R.P.I.Ma, possède des décorations rares, Françaises et Étrangères.

Il hérite du drapeau le plus décoré de la Seconde Guerre Mondiale (S.A.S) pour une Unité qui n’a jamais dépassé 500 hommes. – Il est Chevalier de la Légion d’Honneur – Il est Compagnon de la Libération – Six palmes ornent sa Croix de Guerre 1939-1945 – Trois sont accrochées sur sa Croix de Guerre T.O.E – Les fourragères, rouge, bleu ciel, et verte rayé de noir, les décorations étrangères, témoignent de la bravoure et de la vaillance des Anciens.

L’épopée SAS

Les origines du régiment remontent à la seconde guerre mondiale. Lorsque le général de Gaulle autorisa, le 15 septembre 1940, la création d’une compagnie parachutiste.

Placée sous le commandement du capitaine Georges Bergé, l’audacieux officier qui avait défendu le projet, la 1ère Compagnie d’Infanterie de l’Air des Forces Françaises Libres voit donc le jour le 29 septembre 1940.

Brevetée parachutiste britannique au camp  Ringway, ses volontaires effectuèrent leur première mission en France occupée le 15 mars 1941 dans le Morbihan. La mission « Savanah » fut un succès.

Au gré des restructurations, la 1ère CIA quitta l’armée de l’air et devint la 1ère Compagnie Parachutiste (CP) de l’armée de terre dont une partie des effectifs prit la direction de l’Afrique aux ordres du capitaine Bergé.

Après les campagnes du Liban et de Syrie, ils firent mouvement vers l’Egypte.

C’est au camp Kabrit que Georges Bergé fit la connaissance du Major David Sterling, l’un des créateurs du Spécial Air Service (SAS). Français et Britanniques menèrent ensemble de nombreux raids victorieux en Crète, en Libye, en Egypte, puis en Tunisie jusqu’au printemps 1943. 

De retour en Angleterre les rescapés de la campagne d’Afrique formèrent alors les 3ème et 4ème Bataillon d’Infanterie de l’Air. 

En 1944, changeant de nom, ils devinrent des Régiments de  Chasseurs Parachutistes (RCP).

Le 11 novembre 1944, sous l’Arc de Triomphe, le 2ème RCP  fut fait  « Compagnon de la Libération (les seuls parachutistes honorés de ce titre)

A la fin du conflit, suite aux démobilisations et réorganisations, seul le 2ème RCP SAS subsiste.


Les Paras Colos

Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule. Comme à chaque fin de conflit, il convient de dissoudre des unités et de rendre à la vie civile les engagés « pour la durée de la guerre ». Le 3ème RCP est dissous et le Lieutenant-colonel de Bollardière prend le commandement du 2ème RCP.

La guerre d’Indochine s’intensifiant , le commandement décide, dès l’hiver 1947 la création d’un groupement aéroporté colonial.

Le 1er octobre 1948 est créée à  Vannes  Meucon, en Bretagne, la Demi-Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes.

Le colonel Massu en prend le commandement. A partir de cette date, la relève des bataillons d’Indochine est assurée.

Dans des combats sans merci contre un ennemi fanatisé, les parachutistes coloniaux écrivent avec leur sang les plus belles pages de l’arme parachutiste. Les noms de Mao Khé, Tu Lé, Lang Son, That Khé, Na San, Dien Bien Phu … sont synonymes de sacrifices. Anéantis, recréés, de nouveau détruits, leur histoire est connue de tous. Ils ont pour nom le 1er , le 2ème , 3ème, 5ème ,6ème ,7ème, 8ème  BPC , sans oublier les Bawouan qui tombèrent en chantant la Marseillaise.

Les accords de Genève, milieu 1954, mettent fin au conflit indochinois. Les troupes françaises rejoignent  la métropole.

La demi-brigade quitte Vannes pour Bayonne fin 1953, début 1954.

En février 1955 elle devient Brigade de parachutistes Coloniaux

En février 1958 elle prend l’appellation Brigade Ecole de Parachutistes Coloniaux

Début 1960 elle est la Brigade de Parachutistes d’Infanterie de Marine.

Le 1er Novembre 1960 le 1er RPIMa est créé à Bayonne et prend les traditions des SAS et de la Brigade de Parachutistes Coloniaux qui sera dissoute en 1962.


Le 1er RPIMa 

Il reprend le drapeau de la DBCCP avec les traditions des SAS et des Parachutistes Coloniaux.

Bayonne, sa garnison, deviendra le passage obligatoire pour tout engagé parachutiste.

Ainsi va le 1er RPIMa dans son rôle d’instruction jusque dans les années 1975. L’armée change, la professionnalisation touche tous les régiments. Des stages nationaux sont créés pour les cadres et militaires du rang. Les unités assurent elles mêmes les préparations.

Alors débute pour le régiment une profonde mutation qui le mènera peu à peu à s’orienter vers le renseignement et l’action.

La création du Groupement Opérationnel dans les années 74-81 ouvre la voie à de nouvelles techniques ou à d’anciennes réactualisées avec des moyens et des procédures nouvelles.  Il devient discret sans être secret. 

De 82 à 91 il se spécialise dans la recherche humaine (URCA).

Il garde une grande expérience coloniale en s’investissant dans de nombreuses missions d’assistance à des pays africains (DAO). Il intervient en tête de dispositif dans diverses opérations sous forme de commandos autonomes, particulièrement bien équipés. En 1991, lors de la guerre du Golfe, il forme un Groupement de Commandos et d’Action dans la Profondeur qui intervient en Irak sous les ordres de son Chef de Corps. 

En 1992, la création du COS fortifie le régiment dans ses missions héritées des SAS et des  Commandos Parachutistes .

En 1997,il quitte la 11ème DP pour intégrer le Groupement Spécial Autonome qui deviendra le Commandement des Forces Spéciales Terre. Le 1er RPIMa est l’un des maillons essentiels de « l’Académie des Forces Spéciales »

Depuis sa création, la liste des interventions auxquelles le 1er RPIMa a participé est longue. Le monde entier reste son champ d’action.